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26 mars 2011 6 26 /03 /mars /2011 23:07

Chapitres VI et VII de La papauté, les titres du Pape : autorité, mission, ministère.

 

Par Mgr. Peter Elliott, Évêque auxiliaire de Melbourne

Traduction Louis-Marie

La publication se fait chapitre par chapitre. Tous les chapitres sont regroupés ici.

 

VI Vicaire du Christ

 

Le terme de vicaire (vicarius) se réfère au rôle du Pape de représentant sur terre de Jésus. C’est une grande responsabilité que de représenter le Seigneur auprès de l’humanité.

Cependant, ce principe de représentation irrigue toute notre vie Chrétienne : en effet, chacun de nous est appelé à représenter Jésus de différentes façons là où nous vivons et travaillons. Les Prêtres agissent « en la personne du Christ » lorsqu’ils célèbrent la Messe et les Sacrements. Les laïcs portent le Christ aux autres dans leur vie quotidienne. Les époux représentent le Christ par leur mariage et tout particulièrement lorsqu’ils construisent une famille. Les religieux, hommes et femmes, représentent le Christ dans la pauvreté, la chasteté, l’obéissance, et le service aux pauvres et aux marginalisés. Tous les membres du Corps du Christ qu’est l’Église peuvent représenter le Seigneur de façons différentes et complémentaires.

Il reste que le rôle du Pape consistant à représenter le Seigneur auprès de Son peuple et partout dans le monde est unique.


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VII Professeur suprême

 

Le Pape exerce un ministère particulier d’enseignement depuis la « Chaire de Pierre », expression signifiant qu’il hérite de l’autorité apostolique du chef des Apôtres en la matière.

Le Pape enseigne de diverses façons : à travers des définitions solennelles, des encycliques, des déclarations et des exhortations. Ces différentes formes sont la marque des différents niveaux de son enseignement en termes de Foi et de morale, et de ses décisions de gouvernement de l’Église Universelle.

L’Évêque de Rome enseigne selon les mots du second Concile du Vatican, « avec Pierre et sous Pierre ». Cela se réalise en son plus haut point lorsque les Évêques se réunissent à lui en Concile Œcuménique, et définissent les questions de Foi et de morale. Lors des définitions solennelles d’un concile, le charisme d’infaillibilité de l’Église empêche les successeurs des Apôtres de tomber dans l’erreur, cela grâce à l’Esprit Saint qui travaille avec eux et par eux.


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Le Premier Concile du Vatican qui promulga le dogme de l'infaillibilité pontificale.

 

De plus, il arrive que le Pape exerce son autorité d’enseignement, appelé son magistère, de façon définitive. En des temps critiques, il utilise le charisme d’infaillibilité et il n’a en ce cas aucun besoin du consentement ou de l’approbation des membres de l’Église. Le Saint Esprit le protège en effet de toute erreur lorsqu’il enseigne la volonté du Christ ou des points particuliers de Foi et de morale. Généralement, il fixe un point doctrinal contesté, clarifie la doctrine orthodoxe, et la distingue de l’erreur. On peut entrevoir le fondement de ce charisme d’infaillibilité dans l’Évangile selon Saint Matthieu lorsque le Christ dit à Pierre que ce n’est pas « la chair et le sang » qui lui a révélé Son identité, mais « mon Père qui est aux cieux ». Et en effet, l’acte de Foi de Pierre est la vérité fondatrice du Christianisme : Jésus est « le Christ, le fils unique du Dieu vivant ».

 

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Le Pape Pie XII proclame le dogme de l'Assomption.


L’infaillibilité pontificale s’exerce normalement dans le domaine des définitions dogmatiques solennelles, qui sont rares. On appelle cela le Magistère extraordinaire. Mais on peut aussi trouver ce charisme d’infaillibilité dans l’enseignement quotidien du Pape à l’Église (le Magistère ordinaire) lorsque le Pape et les Évêques enseignent unanimement  la même doctrine, et lorsque le Pape tranche définitivement une question, par exemple dans l’encyclique Humanae Vitae de 1968 sur la transmission de la vie.

 

Retour au sommaire.

 

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25 mars 2011 5 25 /03 /mars /2011 16:30

Un petit tour sur les sites internet des diocèses de l’Église Catholique Syro-Malabare permet de se rendre compte d’un fait affligeant : la fâcheuse influence du rit Latin sur les rits orientaux n’a pas fini de se perpétuer. Le dernier avatar de ce courant est la pratique de la Messe (où plutôt, dans l'Église rituelle dont nous parlons, le Saint Qûrbana) célébrée versus populum, c'est à dire le Prêtre faisant face aux fidèles à travers l'Autel.

L’influence du rit Romain n’est pas nouvelle dans les Églises orientales du Kerala, qui ont subie au XVe siècle une latinisation forcée sous la domination d’Évêques portugais, mais avec la création de diocèses spécifiques pour les fidèles orientaux dans les années 1920 on aurait pu croire que ce phénomène cesserait. Hélas, la réforme liturgique du rit Latin durant les années 1960, fondée sur le concept mal compris et mal appliqué de participation active à la Messe a donné des ailes à un mouvement similaire dans certaines Églises orientales.

La comparaison est parlante. Ci-dessous, une église syro-malabare meublée de façon traditionnelle, dans le respect des rubriques de ce rite. Notez le rideau de chœur (le voile du Saint des Saints), hérité de la synagogue, et qui est également utilisé dans le rit Arménien.


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De même, la Messe dans le rit Syriaque se célèbre normalement de cette façon :


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Ainsi, il est anormal, et en contravention avec le Code de droit Canon des Églises orientales qui précise (je ne sais plus à quel canon) que la position ad orientem est la position de célébration licite et normative dans les rites orientaux de voir telles célébrations :

 

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Il est vraiment dommage que certains Catholiques orientaux adoptent ces coutumes nouvelles, qui n’ont que soixante ans tout au plus, et qui sont incongrues dans ces rits millénaires. D’autant plus que ce sont souvent les mêmes qui rejettent les très rares emprunts souhaitables que les rits orientaux pourraient faire à la coutume latine (comme par exemple, l’exposition du Saint Sacrement).

 

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25 mars 2011 5 25 /03 /mars /2011 15:36
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De Guillaume Bouzignac, chanté par la Maitrise des Hauts-de Seine. Il s'agit non pas de la prière que nous connaissons, mais de l'Evangile de l'Annonciation chanté en alternance par un soliste (l'Ange Gabriel), et le choeur (le narrateur et la Sainte Vierge).
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25 mars 2011 5 25 /03 /mars /2011 15:27

 

Aujourd'hui, nous avons le droit à un peu d'humour, puisque le Carême s'interrompt ! Que se passerait-il si les chantres du politiquement correct avaient à réécrire l'Annonciation ? La réponse en est cette satyre savoureuse:

 

Une Annonciation politiquement correcte

Par Neil Addison

Traduction Louis-Marie

 

 Personnages : Marie et un Ange (Notez que le rôle de l’Ange est unisexe, et que par conséquent la personne l’incarnant peut être sélectionnée par le biais d’une procédure respectueuse de la diversité).

 

Marie est assiste sur le sol, en position du lotus, les yeux clos, les mains sur les genoux, paumes vers le ciel. Elle psalmodie.

 

Marie : - Ommm, ommm, ommm…

 

L’ange entre par la gauche (ou par la droite, selon les cultures).

 

L’Ange : - Marie…

 

Marie se levant et rajustant sa burka - : Qui es-tu ? Tu m’as interrompu alors que j’ouvrais mes karmas et développais ma conscience de Krishna.

 

L’Ange : - Je suis Ahura Mazda, seigneur de lumière et messager d’Allah. Je suis venu te dire que tu auras un enfant dont le sexe ne se spécifiera que plus tard, et que grâce à lui chaque année les enfants auront des cadeaux, sans discrimination de race, couleur, foi, orientation sexuelle ou inclination transgenre.

 

Marie :- Comment cela se pourrait-il, puisque je suis une bonne fille juive, quoique non impliquée dans la conspiration sioniste visant à la suppression du peuple palestinien ?

 

L’Ange : - Tout est possible à Allah. Il a le pouvoir de transformer les ours en peluche en criminels, le réchauffement climatique en blizzard neigeux et fait croire à des personnes censées que la CIA gouverne la Suède, donc cela sera facile pour lui. Ton enfant naitra après la fête de Diwali. Au revoir Marie, et que la Force soit avec toi.

 

Marie : - Attend, tu ne m’as pas dit comment appeler cet enfant !

 

L’Ange s’arrête une minute pour penser.

 

L’Ange : - C’est drôle, mais avec tout ce qui se passe ces temps-ci j’ai complètement oublié…

 

Bien, maintenant qu'on a bien ri, n'oublions pas d'aller à la Messe aujourd'hui.

 

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23 mars 2011 3 23 /03 /mars /2011 14:33

L'antique coutume de suspendre les chapeaux des cardinaux défunts sous les voutes de leur cathédrale jusqu'à ce qu'ils en tombent de déterioration existe encore:

 

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(cliquez pour agrandir)

 

On le voit ici dans une chapelle latérale de la monstrueuse (en proportions) cathédrale de St. Louis, dans l'Etat américain du Missouri. On peut aussi en voir des exemples à Chicago et New-York.

Quelqu'un a-t-il vu cela encore récemment en France ? Visiblement il y en a encore à Bourges...

 

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(Cliquez pour agrandir)

Selon la coutume (ou plutôt la superstition), tant que le chapeau reste accroché,  le cardinal auquel il appartient se trouve en purgatoire. Le chapeau chu, l'éminence se retrouve au paradis...

Le problème évident en France (qui explique peut-être pourquoi nous ne pratiquons plus cette coutume) est que certains chapeaux risqueraient de rester accrochés là-haut ad vitam aeternam...

 

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19 mars 2011 6 19 /03 /mars /2011 23:25

 

L’Église Orthodoxe russe s’ouvre timidement à l’œcuménisme

Le journal La Croix rapporte dans cet article la visite du Cardinal Koch, président du Conseil Pontifical pour l’Unité des Chrétiens. Il s’agit certes d’une visite importante, qui préfigure peut-être une rencontre entre le Pape et le Patriarche de Moscou (dont on peut subodorer qu’elle aura lieu en territoire neutre, la Biélorussie parait donc une hypothèse sérieuse). Mais ce mois de Mars 2011 a aussi vu une autre inflexion de la politique de l’Église Orthodoxe Russe envers l’Église Catholique, sans doute plus importante encore. En effet, si les relations Rome-Moscou ce sont réchauffées depuis quelques années, les Orthodoxes russe n’ont jamais jusqu’à aujourd’hui cessé d’ignorer et de mépriser les Catholiques présents sur le sol de l’ex-URSS (Pour les plus grosses Église locales : 6 millions en Ukraine, 4 en Lituanie, 3 en Biélorussie, 2 en Russie, et 1,5 en Lettonie, soit en tout environ 15 millions d’âmes), voir ici.

Désormais il semble que cette attitude négative soit remise en cause par la réunion le 4 Mars dernier du Comité interconfessionnel consultatif Chrétien de la CEI et des États Baltes. Cet organe, créé en 1994 avait été suspendu plusieurs fois au fur et à mesure des aléas du dialogue œcuménique, et avait toujours été quelque chose de marginal, se réunissant sporadiquement tout les deux ans durant ses années d’activité (soit de 1996 à 2002 et depuis 2007). Il prend aujourd’hui avec cette réunion se tenant pour la première fois à Moscou, au siège du service des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, une importance toute nouvelle, et inédite. De plus, et c’est une première, il est désormais dirigé par des personnalités religieuses de premier plan : les trois co-présidents en sont en effet le Métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou (voir un entretien avec lui ici), Mgr. Pavel Pezzi, Archevêque Latin de Moscou, et le Pasteur Vlasenko, président de l’ « Église » Baptiste de Russie (la plus grosse communauté protestante de Russie). On note également la présence de représentants des Églises Apostolique Arménienne et Luthérienne, et des pouvoirs publics.

 

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Les trois personnages au milieu sont le Pasteur Vlasenko, Mgr. Hilarion et Mgr. Pezzi.


Donc, ce Comité interconfessionnel consultatif Chrétien de la CEI et des États Baltes semble marquer le début de la recherche par les Pravoslaves d’un dialogue œcuménique fructueux au niveau national, et non plus seulement entre les hiérarques moscovites et les cardinaux romains. Cependant, ne soyons pas trop démesurément enthousiastes : Oui, c’est un très grand pas que l’Église Orthodoxe Russe reconnaisse la présence des Catholiques et Protestants en ex-URSS, veuille bien rencontrer leurs représentants, et de mener des projets commun, mais ce n’est pas pour autant qu’elle accepte de rentrer en dialogue théologique avec eux. Non, l’œcuménisme à l’Orthodoxe réserve cette question à une conférence de théologiens, dont la dernière rencontre a eu lieu l’année dernière à Chypre. Ce dont on a parlé à Moscou le 11 Mars, c’est de la société russe. En effet, bien qu’elle soit érigée par l’État en Église nationale, le programme de reconstruction morale post-communisme de l’Église Orthodoxe rencontre certaines difficultés, les mauvaises mœurs dues à la propagande rouge cédant la place aux mauvaises mœurs libérales importées d’Europe et des USA. L’Église de Russie s’aperçoit donc enfin que l’aide de 15 millions de Catholiques et de 5 à 10 millions de Protestants serait peut être utile, afin de témoigner de façon moins fragmentée du Christ à une société sans repère (qui avorte 64% de ses enfants, pour prendre un exemple simple et percutant), et de tenter de redresser la barre en rééduquant moralement et religieusement un peuple qui en a grand besoin.

 

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Le logo du comité


On a donc parlé officiellement, selon le communiqué, de la création d’un mouvement social pour la promotion de la dignité de la vie humaine, et des valeurs familiales, de lobbying envers l’État et les entreprises afin de les sensibiliser à l’importance de la famille, de l’action médiatique contre l’alcoolisme, la toxicomanie, et pour une paternité et une maternité responsables, et enfin de la nécessité de l’éducation religieuse à l’école primaire. Les trois co-présidents ont convenu d’un nouveau rendez-vous du comité en Mai 2011.

Outre le dialogue, c’est aussi sans doute un changement de tactique face aux communautés Catholiques et Protestantes qui, avouons-le, siphonnent allégrement l’Église Orthodoxe de ses fidèles, non pas tant qu’elles fassent preuve d’un prosélytisme ardent, mais que beaucoup de russes se sentent mal dans la religion traditionnelle, rattachée de façon assez malsaine à l’État hier comme aujourd’hui. Côté Catholique, on voit ici le succès du remplacement du précédent Archevêque de Moscou, Mgr. Thaddée Kandrushevitch, un biélorusse très intransigeant (mais sans doute était-il la personne nécessaire pour reconstruire une Église complètement éradiquée) par un italien plus diplomate, Mgr. Pavel Pezzi.

 

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Mgr. Pezzi s'exprime.

 

Le communiqué final de la réunion sur le site de l’Archidiocèse Latin de Moscou (en russe)

Un compte-rendu de la réunion sur le site de l’Archidiocèse Latin de Moscou (en russe)

Le site officiel du Comité interconfessionnel consultatif Chrétien de la CEI et des États Baltes (en russe et en anglais)

 

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18 mars 2011 5 18 /03 /mars /2011 18:37

"Les familles recomposées ne sont pas aussi idylliques qu'on pourrait le penser".

Face au grand lavage de cerveaux, à longueur de publicités, d'émissions et de témoignages mettant en cause l'idéal de notre société individualiste, la famille recomposée, certains osent enfin (ou se voient obligés de l'admettre malgré eux) dire que cette forme de famille met en réalité les personnes qui la composent dans un désarroi plus ou moins grand.

 

(Cliquez sur l'article pour l'agrandir)

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11 mars 2011 5 11 /03 /mars /2011 23:58

À Véronique et au Petit Placide.

 

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http://fdata.over-blog.net/1/10/86/49/header_home_tmpphpftY7j0.jpg

 

Désolé de ne pas écrire (ou traduire) plus ces temps-ci, mais je suis on ne peut plus débordé.

 

Monogramme du Christ

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11 mars 2011 5 11 /03 /mars /2011 01:51

Par l'Abbé Anthony Chadwick

Traduction Louis-Marie

 

Je suis parfois légèrement étonné de la façon dont certaines personnes voient le Carême, et je me demande de temps en temps si elles ne l’envisagent pas comme nous pensions étant enfants au châtiment de la règle dans les collèges.

Il est cependant vrai que l’Église au cours de son histoire a été  assez dure avec les pénitents, et que la punition peut concourir à la guérison de nos âmes. Cela me fait penser à une scène du film Mission, où Rodrigo, un marchand d’esclaves ayant tué son frère, passe d’un désespoir suicidaire à la découverte de sa vocation de par la tâche consistant à transporter un filet rempli d’armes en haut d’une montagne, et à demander pardon aux indiens Guarani dont il avait décimé des tribus entières par appât du gain. Lorsqu’il arrive au sommet, il est épuisé, mais par sa volonté de pousser jusqu’au bout cette pénitence qu’il s’est lui-même imposé, il se présente aux indiens qui le reconnaissent. Un homme, armé d’un couteau et semblant prêt à lui trancher la gorge s’approche, ce qui a pour effet de le faire fondre en larme. Mais l’homme au couteau ne coupe que le filet rempli d’armes, qui chute dans le précipice jusque dans la rivière.


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Dans les temps anciens, les pénitences pouvaient être de longs et dangereux pèlerinages, des mortifications corporelles comme le fouet ou la bastonnade, des prières particulières, l’humiliation publique, l’exclusion des Sacrements etc… Ces pénitences étaient médicinales, et étaient dosées dans le but de ne pas briser physiquement le pénitent au point où il perdrait tout espoir. Le Carême est un temps où nous imposons à nous même des pénitences en fonction de nos besoins spirituels et des conseils de notre directeur spirituel.

On entend parfois parler de moines et de religieux se mortifiant avec un fouet ou une chaine, et ces pratiques heurtent nos sentiments, et ce que nous savons de la psychologie humaine. Seuls un tout petit nombre de personnes peut recourir à ces genres de méthodes, et le faire de façon ostentatoire (comme le tertiaire albinos de l’Opus Dei dans le Da Vinci Code) serait un signe certain de ce qui est plus un désordre psychologique que d’un esprit Chrétien de conversion. Pour la plupart d’entre nous, il s’agira de réduire la quantité comme la qualité de notre nourriture en se livrant au jeûne et à l’abstinence. Pour ceux qui souffrent de la pauvreté ou une maladie, vécue en union avec la Passion du Christ, c’est plus que suffisant. Il est aussi possible de mettre de côté de l’argent dans une intention charitable.

 

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Flagellants médiévaux en Europe, contemporains aux Philipines.


Pourtant, il ne s’agit pas uniquement de punition. Dieu n’a absolument pas besoin de nos pâles efforts ou même de nos prières. On ne commerce pas avec Dieu. Dieu ne s’achète à aucun prix, et il n’est pas une sorte de vampire qui a besoin que l’humanité souffre pour empêcher les tremblements de terre, les ouragans, ou bien la destruction de la Terre par une météorite, comme dans le film Armageddon. Ça ne marche tout simplement pas comme ça.

Plus que toute autre chose, le Carême est le moment de réviser ce qui fait de nous des Chrétiens, de revivre un catéchuménat spirituel. Certains feraient bien de réviser leur catéchisme, ou de lire des livres de théologie, selon leur niveau intellectuel. D’autre ont besoin d’une approche plus spirituelle consistant à passer d’une vision enfantine ou païenne de Dieu à une autre plus adulte. Il y a des gens pour penser que nous commettons l’idolâtrie en ayant des images, des icônes et des statues dans nos églises. Ce n’est pas le cas. L’idolâtrie consiste en l’adoration que quelque chose d’autre que Dieu, et ce quelque-chose peut être la notion fausse de Dieu qui habite nos pensées !

 

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L’Église, en droit canon, distingue la pénitence médicinale de la pénitence vindicative. En droit pénal, certains criminels représentent un danger tellement grand pour la société que celle-ci doit s’en protéger. Ils sont donc mis à morts (Je suis contre la peine capitale) ou bien emprisonnés à vie. Mais la plupart de magistrats chercheront le moindre signe de repentir et de capacité à se réformer chez une personne qu’ils doivent juger, et, autant que cela est possible, de lui imposer une sanction visant à la guérir, à la pousser à s’amender. De même, la plupart des sanctions canoniques sont médicinales, et sont facilement levées lorsque la personne qui les subit se confesse et reçoit l’absolution dans les conditions prescrites.

Nous sommes parfois motivés par l’idée de faire amende honorable, de réparer notre faute. Il faut être attentif à ce que cela ne se change pas en une sorte de « compte en banque céleste », avec des colonnes de chiffres  à droite et à gauche, et la nécessité de contrebalancer le débit par le crédit. Mais, si nous volons quelqu’un, le premier pas est de restituer la chose volée, puis ensuite de compenser les dommages que la victime a soufferts de la privation de son bien. De même, rendons plus que nous avons pris, sans compter ni négocier.

La pénitence pendant le Carême doit être à la fois « positive » et « négative ». Cela nécessite de l’équilibre et du sens des proportions, et il est bon de parler de tout ceci avec son confesseur, son curé, ou son directeur spirituel quel qu’il soit.

 

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10 mars 2011 4 10 /03 /mars /2011 18:28

J’ai récemment fini de lire un ouvrage magnifique du Père jésuite Walter Ciszek, Avec Dieu au goulag. Ce Prêtre américano-polonais, déporté en camps pour être entré clandestinement en URSS afin d’y assurer le soin spirituel des Catholiques locaux y narre avec pudeur son histoire. Les grandes lignes en sont son entrée sur le territoire soviétique en 1939, suite à l’invasion de la partie orientale de la Pologne où se trouvait sa paroisse de rite Grec, son expérience de bûcheron dans une brigade de travail, ses 5 années au secret à la Loubianka (siège du KGB), ses quinze années de déportation au goulag de Norilsk (ville minière au dessus du cercle polaire), sa libération et son ministère pastoral dans les villes de Norilsk, Krasnoïarsk et Abakan. Il s’agit d’un livre magnifique à tous égards, notamment parce que son sujet principal n’est ni son auteur, ni l’Union Soviétique, ni les souffrances de l’Église locale sous le joug communiste. Non, ce livre tout entier traite de la présence de Dieu dans la vie de l’homme, de la façon dont Sa volonté agit sur celle de l’homme, du travail constant que l’homme a à mener afin de faire Sa volonté sur la Terre. Un petit tiers seulement de chaque chapitre est consacré à une narration factuelle assez peu détaillée de ce qu’a eu à souffrir l’auteur, alors que le reste développe les expériences spirituelles et les grandes leçons en matière de Foi qu'il a pu en retirer.

 

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Avec Dieu au goulag, de Walter Ciszek SJ, éditions des Béatitudes.

 

Une très bonne lecture de Carême, d’un Prêtre qu’il est possible sans exagérer le moins du monde de qualifier de confesseur de la Foi.

Un extrait, provenant du chapitre s’ouvrant sur les cinq années d’emprisonnement de l’auteur au siège du KGB à Moscou, son enfermement radical, et ses interrogatoires insupportables. Là, le Père Walter Ciszek a découvert la prière dans sa plus haute expression.

« Si nous vivions en permanence avec cette conscience que nous sommes les enfants de notre Père céleste, que nous sommes toujours sous son regard et que nous avons un rôle à jouer dans sa création, alors toutes nos pensées, toutes nos actions se transformeraient en prière. Nous nous tournerions sans cesse vers lui, nous serions en permanence conscients de sa présence, l’interrogeant, le remerciant, implorant son aide ou lui demandant pardon en cas de chute. Là, en effet, commence toute véritable prière, quand nous nous mettons en présence de Dieu. C’est une expression qu’utilisent tous les auteurs spirituels et c’est un concept que chacun de nous peut visualiser à sa manière, mais le plus difficile est certainement de le concrétiser en actes dans notre vie quotidienne. Ce ne sont pas les mots qui font une prière, même les paroles du Notre Père que nous a enseigné le Seigneur lui-même, ni les paroles de toute autre prière devenue familière par une répétition constante. Il n’existe pas de formule magique dont les paroles seraient efficaces en soi et qui serait automatiquement entendue, et exaucée par Dieu en produisant l’effet escompté. La prière, la véritable prière, est une communication, et une communication n’a lieu qu’entre deux personnes, deux esprits réellement présents l’un à l’autre. Dans la prière, nous devons donc faire davantage que simplement visualiser Dieu comme une sorte de figure paternelle. Sa présence fictive ne suffira pas, sa présence imaginaire ne suffira pas. Par la foi, nous savons que Dieu est toujours et partout présent, il attend que nous voulions bien nous tourner vers lui. C’est donc finalement nous qui devons nous tourner vers lui dans la foi, qui devons aller au-delà d’une simple représentation mentale jusqu’à croire, ou plutôt jusqu’à comprendre que nous sommes en présence d’un Père aimant toujours prêt à écouter nos histoires et à répondre à la confiance de nos cœurs d’enfants ».

Un autre extrait ici. 

 

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Je recommande de lire ce livre à la suite d’un autre que j’ai lu il y a quelques mois, Témoin de Dieu chez les sans-Dieu, de Mgr. Boleslas Sloskans, Évêque latin en Russie, emprisonné au goulag dans les années 20 par le pouvoir soviétique.


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Témoin de Dieu chez les sans-Dieu, de Mgr. Boleslas Sloskans, éditions Bibliothèque AED.

 

Dans son livre, il narre différemment des expériences semblables à celles qu’a vécues le Père Ciszek : il insiste beaucoup plus sur la narration très précise des évènements, ce qui nous en apprend énormément sur le martyre glorieux des Chrétiens d’Union Soviétique sous ce pouvoir inique, et est un immense témoignage de Foi par lui-même.

 

La cause de la canonisation du Père Ciszek (en anglais)

La cause de la canonisation de Mgr. Boleslas Sloskans (en letton)

Avec Dieu au goulag (Livres en Famille)

Témoin de Dieu chez les sans-Dieu (Livres en Famille)

 

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Approximativement 46 millions d'avortements ont lieu dans le monde chaque année.

Ce compteur donne une idée du nombre de petites vies interrompues depuis le 1er Janvier.

Requiem aeternam dona ei Domine et lux perpetua luceat eis.

Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous.

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