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13 décembre 2012 4 13 /12 /décembre /2012 17:37

5: Thus saith the Lord (accompagnato: bass)

 

 

4. Récitatif (basse) Aggée 2, 6-7 & Malachie 3, 1


Thus saith the Lord of hosts: yet once a little while, and I will shake the heav'ns and the earth, the sea, the dry land; and I will shake all nations, and the desire of all nations shall come.

The Lord whom ye seek, shall suddenly come to his temple; ev'n the messenger of the covenant whom ye delight in, behold, he shall come, saith the Lord of hosts.

 

Car ainsi parle le Seigneur des armées: Une fois encore, et ce sera dans peu, j'ébranlerai les cieux et la terre; la mer et le continent ; j'ébranlerai toutes les nations, et les trésors de toutes les nations viendront.

Voici que j'envoie mon messager, et il préparera le chemin devant moi; et soudain viendra dans son temple le Seigneur que vous cherchez, l'ange de l'alliance que vous désirez. Voici, il vient, dit le Seigneur des armées.

 

Quelle puissance dans ces vocalises, dans ces coups d’archets ! On se sent secoué, ouiche alors ! Et pourtant quelle tendresse dans la coloratura de « the desire » ...

Ça alors, l’enfantounet de la Crèche, un Dieu qui « ébranle les Cieux et la terre, la mer et le continents, et toutes les nations ? Les croyances et coutumes populaires sont bonnes, mais le petit Enfant de Noël nous fait parfois tomber dans la mièvrerie. Cet Enfant, c’est le Verbe qui a créé toute chose, qui Est avant même que Abraham et Moïse ne soient, qui a parlé par les Prophètes, et qui, parce qu’Il aime le monde d’un immense amour, quitte les Cieux pour s’humilier jusqu’à devenir un petit d’homme par l'Incarnation. Le « Dieu des armées », c’est notre Dieu, celui des cortèges angéliques et de la gloire triomphante. Nous ne prêchons pas assez la grandeur de Dieu, une grandeur exceptionnelle en ce qu’elle ne l’empêche pas d’être infiniment proche de chacun de ses enfants; au point que nous falsifions les traductions de la liturgie : « Sanctus Dominus Deus Sabaoth » ne veut pas dire « Saint le Seigneur le Dieu de l’univers » mais Saint le Seigneur le Dieu des armées »…

Une dernière chose : cet ange d’alliance tant désiré est le Christ, qu’il est fréquent de voir portraituré comme un ange dans l’Ancien Testament, par exemple dans le Livre de Daniel lorsqu’il vient consoler les jeunes gens qui se trouvent dans la fournaise de feu.

 

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9 décembre 2012 7 09 /12 /décembre /2012 14:23

4 : And the glory of the Lord (Chorus)

 

 

4. Chœur Isaïe 40, 5

 

And the glory of the Lord shall be revealed, and all flesh shall see it together: for the mouth of the Lord hath spoken it.

 

Alors la gloire du Seigneur apparaîtra, et toute chair sans exception la verra; car la bouche du Seigneur a parlé.

 

Prima le parole, poi la musica : dans la querelle opposant ceux qui pensaient que la musique était plus importantes que les paroles, et ceux qui soutenaient que les paroles devaient guider la composition de la musique, Haendel se place fermement (avec tous les compositeurs de musique religieuse) dans le second camp. « La gloire du Seigneur », mouvement ascendant, il s’agit de ce qui est dans les Cieux. Mais avec « toute chair sans exception la verra », le mouvement est contraire, il est descendant, et il symbolise la descente de la gloire du Seigneur, de son Verbe, sur la Terre. C’est la chair qui le voit, car le Dieu des Chrétiens, fait unique dans les religions du monde, a pris chair, non pas comme un artifice ou subterfuge, mais par compassion envers les hommes. Rappelons-nous ainsi pendant cet Avent que la foi n’est pas, comme elle est souvent caricaturée, l’adhésion à un système de valeur ou à une morale, mais la rencontre et la relation avec un vrai homme (et vrai Dieu), quelqu’un de Vivant, hier, aujourd’hui et toujours. Et c’est de cette rencontre que découlent les comportements parfois incompris dans le monde d’aujourd’hui des catholiques et de leurs pasteurs. Une dernière chose : un unisson solennel des voix d’hommes souligne « car la bouche du Seigneur a parlé ». Et ces trois mouvements ascendant, descendant, et horizontal de s’entremêler en contrepoint, car dans la Rédemption est au-delà du temps.

 

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6 décembre 2012 4 06 /12 /décembre /2012 22:49

La pratique de la réserve eucharistique dans des tabernacles est une nouveauté du second millénaire. Il ne faut pas cependant croire que l’Église antique ne croyait pas en la présence réelle du Christ dans hostie, et que la réserve eucharistique n’était pas pratiquée. Elle se pratiqua d’abord chez les personnes pieuses ainsi que Justin le martyr nous l’enseigne. C’est Tertullien qui le premier emploie le verbe reservare à propos du Saint Sacrement lorsqu’il explique dans De oratione que ceux qui n’avaient pas jeûné avant la Messe pouvait emporter l’hostie afin de la consommer plus tard. Saint Cyprien au milieu du IIIe S nous rapporte dans De lapsi le premier miracle eucharistique connu, qui est en rapport avec la réserve eucharistique : une femme aux mains souillées tentant d’ouvrir la custode dans laquelle elle conservait le Saint Sacrement en fut empêchée par des flammes en jaillissant. Cette pratique de la réserve eucharistique avait pour but de permettre aux malades et aux personnes enfermées de recevoir la communion régulièrement, et dans une certaine mesure la dévotion privée : Saint Ambroise nous apprend dans De excessus fratri que les Chrétiens cherchaient à obtenir une hostie consacrée pour la transporter avec eux comme une protection contre de grands périls.


Mais on ne trouve pas à ces époques de réserve eucharistique dans l’église, ni de dévotion collective envers le Saint-Sacrement. C’était l’Autel qui était le centre de la dévotion dans les églises, en tant que trône du Seigneur. Il était de fait toujours couronné d’un baldaquin, entouré de rideaux et garnis de lampes brûlant constamment. Cette dimension le rapproche du saint des saints du temple, ou encore de la tente de la Shekinah (présence du Seigneur).

 

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Autel avec son rideau et son baldaquin dans une église orthodoxe jacobite en Inde, sans doute proche de la pratique paléochrétienne


Si l’ont observe donc au tournant du millénaire un changement dans la dévotion eucharistique, il n’est sous-tendu par aucun changement doctrinal : l’Église a toujours cru en la transsubstantiation, même si Elle n’exprime la présence réelle sous ce vocable que depuis Saint Thomas d’Aquin. Le développement de la dévotion eucharistique, pour reprendre les mots du Pape qui n’était alors que cardinal dans L'esprit de la liturgie: Cette nouveauté médiévale « a déployé la grandeur du Mystère institué au Cénacle et a donné la possibilité de le vivre dans une plénitude nouvelle ».


À partir du Xe S, la façon la plus fréquente dans l’occident Chrétien de conserver l’Eucharistie est le tabernacle suspendu au dessus de l’Autel, en forme de tour ou de colombe pour les plus élaborés, et surmonté d’une couronne et d’un dais (Il faut noter que le Pape est d’accord avec cette datation, alors que Mgr. Piacenza fait remonter ces modes de réserve à l’époque romaine tardive).


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 Enluminure médiévale (manuscrit Rawlinson) montrant un tabernacle suspendu sous son dais


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Un des rares exemple conservés de tabernacle médiéval authentique, dans l'église de Dennington en Angleterre (photo Lawrence Lew OP)


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Différents modèles de tabernacles suspendus, planche extraite de Churches, their plan and furnishing de Peter Anson 


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Tabernacle suspendu du XIIIe S, provenance: Limoges


Une innovation allemande apparait à partir du XIVe siècle, les Sakramentshaus, ou maison du Saint Sacrement, se tenant dans le chœur côté épitre. Ces « maisons » étaient richement ornées, et en rompant avec la réserve suspendue préfigurent le tabernacle moderne posé sur l’Autel. Une de leurs particularités était de comporter comme porte une grille ouvragée permettant de voir le ciboire transparent dans lequel étaient contenues les Saintes Espèces. Il s’agissait d’éviter une exposition permanente interdite par la Loi de l’Église tout en permettant aux fidèles de se recueillir avec le Saint Sacrement en vue à toute heure. Souvenons-nous que la vue de Jésus-Hostie était et est toujours importante pour les fidèles : c’est la raison même de l’élévation après la consécration, et autrefois un drap noir était parfois tendu derrière l’Autel afin de mieux voir par contraste l’hostie blanche. Il était commun, à une époque où on ne communiait que très rarement, pour les personnes pieuses de faire la « tournée » des églises le dimanche afin d’assister plusieurs fois à l’élévation.

 

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Sakramentshaus de la basilique Sainte Marie de Gdansk


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Témoignage de leur certaine survivance après Trente, Sakramentshaus baroque de Jérôme Duquésnoy dans l'église Saint Martin d'Alost


Après le concile de Trente et sous l’influence de Saint Charles Borromée, une pratique déjà connue s’imposa, la réserve du Saint Sacrement dans un tabernacle-armoire posé sur l’Autel. C’était une affirmation de la foi de l’Église en la transsubstantiation en ces temps de Réforme, mais cela fit perdre son caractère distinct à l’Autel « trône de gloire », avalé par les gradins servant à supporter des cierges en grands nombre, autre nouveauté du concile de Trente. Cette pratique s’est répandue au point que Benoît XIV, dans sa constitution Accepimus (16 juillet 1746) déclara que c’était «une discipline en vigueur». Et cet emplacement fut universellement adopté à la suite du décret de la Sacrée Congrégation pour les Rites du 16 août 1863, qui interdisait toute autre manière de conserver le Saint Sacrement.


Aujourd’hui, cette unité de pratique a été brisée par les désordres issus du concile, sans cependant qu’il ne faille se lamenter de tous les changements opérés. Il faut clairement désavouer les dispositions mettant le tabernacle très à l’écart de l’Autel, dans un endroit discret et malcommode comme décourageant la dévotion envers le Saint Sacrement. Mais il n’est pas non plus mal que de nouveau l’Autel soit dissocié du tabernacle. La pratique majoritaire de dire la Messe versus populum pose également un problème tenant à ce que le célébrant tourne le dos au tabernacle posé sur le maitre-autel. Dans les églises où cela est faisable, la réalisation de « maisons du Saint-Sacrement » est donc souhaitable. Le retour du tabernacle suspendu est aussi un moyen de résoudre ce problème en suspendant le tabernacle au dessus de l’Autel indépendant. Le premier a l’avantage de pouvoir être volumineux et d’attirer l’œil, le second de préserver la centralité de la réserve eucharistique voulue par le concile de Trente. Il semble que les normes actuelles prévues dans l’instruction Redemptionis Sacramentum autorisent les deux :

En fonction des données architecturales de l’église et conformément aux coutumes locales légitimes, le Saint-Sacrement doit être conservé dans un tabernacle placé dans une partie de l’église particulièrement noble, insigne, bien visible et bien décorée», et aussi dans un endroit tranquille « adapté à la prière » (Instruction Eucharisticum mysterium), comportant un espace devant le tabernacle, où il est possible de disposer un certain nombre de bancs ou de chaises, avec des agenouilloirs.


Quelques exemples modernes de tabernacle suspendu et de maison du Saint Sacrement:

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Colombe eucharistique en l'église Catholique-melkite de Saint Julien le Pauvre à Paris, carte postale datant d'après 1900


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Tabernacle suspendu à l'abbaye de la Fille-Dieu (Suisse), il manque un dais et un voile

 

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Colombe eucharistique contemporaine réalisée pour la chapelle de la résidence épiscopale à Limoges

 

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Exemple moderne de Sakramentshaus dans la cathédrale de Salt-Lake-City

 

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6 décembre 2012 4 06 /12 /décembre /2012 20:25

 

Ayant chanté le Messie avec mon chœur étudiant la semaine dernière à Ste Clothilde, j’ai été frappé de la grande religiosité de cette œuvre que certains dépeignent pourtant comme une fresque profane déguisée en oratorio religieux. À étudier un tant soit peu le livret et la musique, on s’aperçoit que rien n’est plus faux, et Haendel se distingue par sa grande connaissance de la Bible, les connexions intelligentes qu’il opère entre Ancien et Nouveau Testament.

 

Nous allons donc marcher vers Noël avec quelques uns des 21 premiers numéros de cet oratorio, consacrés aux prophéties de l’Ancien Testament, pour terminer avec le chœur « For unto us a child is born ». A chaque vidéo sera joint le texte original, dans la belle prose de la Bible du Roi Jacques, la traduction du chanoine Crampon, et un bref commentaire sur la façon dont la musique porte le texte.

 

La version proposée sera généralement celle de Stephen Cleobury avec la maitrise du King's College et le Brandeburg Consort, mais pour certains morceaux le choix sera fait de proposer une autre version plus originale.

 

2 & 3 : Comfort ye, my people (accompagnato : tenor) & Ev’ry valley (song : tenor)


 


2. Récitatif (ténor) Isaïe 40, 1-3

 

Comfort ye my people, saith your God;

speak comfortably to Jerusalem, and cry unto her, that her warfare is accomplished, that her iniquity is pardoned.

The voice of him that crieth in the wilderness: prepare ye the way of the Lord, make straight in the desert a highway for our God.


Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu.
Parlez au cœur de Jérusalem, et criez-lui: Que sa servitude est finie, que son iniquité est expiée, qu'elle a reçu de la main du Seigneur le double pour ses péchés.
Une voix crie: Frayez dans le désert le chemin du Seigneur, aplanissez dans la steppe une route pour notre Dieu !


3. Air (ténor) Isaïe 40, 4


Every valley shall be exalted, and every mountain and hill made low; the crooked straight and the rough places plain.


Que toute vallée soit relevée, toute montagne et toute colline abaissées; que la hauteur devienne une plaine, et les roches escarpées un vallon !

 

Ce premier morceau vocal de l’œuvre est l’espoir incarné en musique. Accompagné par les cordes seulement, le ténor chante piano, comme pour ne pas apeurer un enfant craintif. C’est Dieu qui s’adresse avec amour à une pécheresse qui n’ose pas lever les yeux vers Lui. Et c’est le salut pour Israël qui s’était détourné de Dieu. La ligne mélodique monte sur « parle au cœur de Jérusalem », pour passer de la douceur au cantique d’action de grâce : « sa servitude est finie, que son iniquité est expiée ».

 

L’aria continue avec le livre d’Isaïe, et c’est la joie qui s’exprime : le Seigneur est tout puissant, Il peut tout ! Et naitre comme tout petit enfant n’est pas pour Lui une humiliation, mais un acte similaire à l’abaissement des montagnes, la transformation des hauteurs en plaines. Son Incarnation va avoir sur la nature humaine un effet plus grand encore que Sa puissance pourrait avoir sur la nature qui nous entoure.

 

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28 novembre 2012 3 28 /11 /novembre /2012 00:40

Après une inactivité prolongée, j’espère remettre le blogue sur les rails ! Je vous emmène aujourd’hui dans une partie particulièrement schizophrène de la Russie contemporaine : l’oblast (province) de Kaliningrad, ou plutôt, la Prusse orientale, pour l’appeler de ce nom qui y est honni. Et c’est dans cette terre où le passé est oblitéré que tel un lierre vivace la foi Catholique resurgit.


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Znamensk, autrefois appelée Welhau, est une bourgade de 4 000 habitants sise non loin de l’ancienne Tapiau (aujourd’hui Gvardeysk), antique forteresse des chevaliers teutoniques.


La foi fut portée dans ces terres autrefois païennes à la fois par l’épée des soldats et la prédication de moines-prêtres ambulants, y fleurit et fut hélas une première fois détruite par ces mêmes chevaliers teutoniques, aveuglés par leur soif de pouvoir temporel. L’ancienne église Saint Jacques de Welhau témoigne de cet épisode : consacrée en 1620 elle devint luthérienne à la réforme, et est depuis la seconde guerre mondiale et la subséquente substitution de population (des russes de l’Oural remplaçant les allemands chassés) une ruine.


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L'ancienne église Saint Jacques.


C’est dans les années 1920 qu’au fil de l’immigration d’allemands provenant de Prusse méridionale et de polonais dans la région, et des conversions, une nouvelle église, dédiée à Notre-Dame des Sept-Douleurs, fut construite pour les 600 familles Catholiques de la localité. Le besoin s’en était fait sentir depuis bien longtemps mais les persécutions contre l’Église Catholique de l’ère Bismarckienne, appelées Kulturkampf, avaient empêché tout projet en la matière. Enfin consacrée en 1928, elle ne servit qu’une quinzaine d’année avant que le curé ne soit exécuté par des militaires allemands pour avoir enfreint le couvre-feu. Lors de la grande substitution de population, tous les paroissiens se réfugièrent en Allemagne, ou tentèrent de le faire, trouvant la mort sur le chemin. Mais parmi les nouveaux arrivants se trouvaient un petit nombre de personnes ayant une origine polonaise, lituanienne, ou allemande-de-la-Volga. Et c’est ainsi que la Foi fut gardée discrètement vivante à Znamensk-Welhau.


En 1991 après la chute de l’union soviétique, la vie dans ce qui était désormais une enclave devint plus difficile encore. Ce pays sans mémoire est jonché à la fois des ruines d’une histoire abhorrée car germanique, et de celles d’un système déchu. Pour les descendants des communistes de choc (pour qui il était un privilège d’émigrer dans la région afin de prendre possession de confortables demeures allemandes), l’économie de marché est un véritable coup de bambou. Et dans cette région très fortement athée (un désert spirituel selon le précédent Archevêque de Moscou), aucun compas moral ne donne de direction claire.


C’est dans ce contexte que le petit nombre de fidèles d’entre les fidèles de Znamensk se prirent à rêver de vivre leur foi librement. Et cela déboucha sur 20 ans de traction pour tenter de récupérer l’église. Le bâtiment était devenu l’annexe d’un lycée professionnel, puis à la banqueroute de l’État soviétique cessa d’être utilisé, pour devenir un lieu de vie pour des SDF.


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L'église Notre-Dame des Sept Douleurs avant 2010

 

Après les souffrances de la réforme, du Kulturkampf, de la guerre, et de l’oppression communiste, la petite communauté se trouva devant un gouvernement local particulièrement peu coopératif. Lors de la première demande, il accusa l’Église de vouloir participer au dépècement des équipements éducatifs de la région, oubliant fort commodément à la fois que l’ancienne église était désormais une quasi-ruine sans aucune utilité pour le lycée et ses propres projets d'y ouvrir un restaurant. Puis dans cet article des Izvestia, le directeur du lycée exigea du « riche Vatican » 5 millions de roubles pour opérer le transfert de la propriété ! Enfin, alors que les obstacles semblaient être sumontés, l’Église Orthodoxe russe émit elle aussi une prétention sur le bâtiment ! C’était le plus grand danger pesant sur la communauté Catholique, car l’État russe ne reconnaissant aucun titre de propriété antérieur à la substitution de population, les anciennes églises de quelque confession qu’elles aient été finissent généralement entre les mains des Pravoslaves.


Malgré ces difficultés, sous la houlette de missionnaires la petite communauté qui célébrait la Messe et les sacrements grandit pour atteindre 120 personnes (et non pas 20 comme le répète à l'envi le très communiste journal Izvestia) et par un miracle du Saint-Esprit, le 24 février 2010 le bâtiment fut rendu à la paroisse Catholique par décision du conseil municipal.


Après deux ans de restaurations financées par les sacrifices des fidèles, l’église Notre-Dame des Sept-Douleurs de Znamensk a été reconsacrée le 24 novembre par Mgr. Pavel Pezzi, archevêque de Moscou.


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L'église aujourd'hui

 

Cette consécration est aussi ferment de réconciliation, car y ont assistés les autorités locales (dont un conseiller municipal membre d’une des très rares familles allemande demeurées sur place après 1945) et le curé orthodoxe de la ville.


Au-delà de la petite histoire de cette communauté courageuse, on peut voir ici l’illustration de la vivacité de la foi Catholique, flamme brûlante animée par l’Esprit Saint qui pousse des personnes apparemment communes à faire des choses grandioses. Prenons-en de la graine, dans nos chrétientés oublieuse des Sept-Douleurs de la Sainte Vierge qui sont appelées à être celles de tout Chrétien, pour un bonheur plus grand encore. 


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11 octobre 2012 4 11 /10 /octobre /2012 12:35

Communier c'est la Croix
Personnel Golgotha
Pain supersubstantiel
L’Incarnation, Noël
Tonnerre et feu sacré
Dans nos âmes un brasier
Une grande douceur
Incomparable honneur
Pouvoir dire mon Dieu
À ce pain à nos yeux

 

Crucifixion 13

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13 septembre 2012 4 13 /09 /septembre /2012 19:34

Nous vous rendons grâce, Seigneur Jésus-Christ pour toutes les grâces dont vous nous avez comblés, et pour toutes les blessures et les insultes que vous avez souffert pour nous.


O Rédempteur très indulgent, ami et frère, faites que nous vous connaissions plus profondément, que nous vous aimions avec plus de coeur, et que nous vous suivions plus volontiers chaque jour.


Saint Richard de Chichester


(Imprimatur + Kieran Conry, Evêque d'Arundel)

 

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9 août 2012 4 09 /08 /août /2012 21:22

Un triste incident s'étant déroulé en Corée-du-Sud vient nous rappeler l'importance que nous devons accorder à l'Eucharistie. Banalisée par des décennies de communion dans la main, de flou artistique dans l'enseignement catéchétique, et de "pastorale de l'accueil", le Saint Sacrement est méconnu des Catholiques.


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L'Abbé Mun, projeté sur le sol par la police-antiémeute alors qu'il célébrait la Messe, tente de remettre dans la patène un fragment d'hostie qui est tombé sur le sol et a été piétiné par un gendarme.


Face à ce mouvement qui a répandu chez de nombreux pratiquants de fait le sentiment que la présence du Christ dans l'hostie consacrée n'est que symbolique, que faire?


Tout d'abord, il importe de prêcher sans cesse sur la doctrine de l'Eucharistie, en n'ayant pas peur de parler de "transsubstantiation", et d'expliquer ce terme. Il faut être également beaucoup plus clair sur les prédispositions nécessaires à recevoir la communion: on n'entend guère dire dans nos paroisses qu'il faut s'être confessé et être en état de grâce pour communier. Pire, quand la communion est refusée comme cela est arrivé aux Pays-Bas ou aux Etats-Unis l'année passée, cela fait un pataquès monstre, et bien souvent l'Eglise capitule en rase campagne, voire même sanctionne le Prêtre "coupable". Donc, non seulement il faut expliquer à nos propres coreligionnaires la vraie signification de l'Eucharistie, mais également à ceux qui ne partagent pas notre Foi, afin d'éviter le plus possible de se faire taxer d'intolérance (même si les militants anti-Chrétiens ne sont, il est vrai, guère sensibles aux raisonnements rationnels).


Mais au-delà du discours intellectuel, il faut aussi faire montre au monde de la fierté que nous avons d'être l'Eglise du Pain de Vie, et de l'immense adoration que nous avons pour le Saint-Sacrement. Respectons les orientations liturgiques des documents issus du Vatican (cessons par exemple de se servir de récipients de verre comme de calices). Les ostensions solennelle du Saint-Sacrement tombées en désuétude depuis longtemps dans les paroisses françaises doivent reprendre de toute urgence (et pas à la manière de la fougasse consacrée et plantée sur une pique à Linz en 2009). D'autre part, pourquoi le congrès eucharistique ne serait-il qu'un évènement quadriennal et international? Il serait très bon qu'à des intervalles plus rapprochés aient lieu des congrès locaux à échelle diocésaine, provinciale, voire nationale.


Il serait également bon que soient encouragées les visites au Saint-Sacrement telles que préconisées par Saint Alphonse de Liguori, et l'action de grâce pour la Communion reçue après la Messe vigoureusement recommandée, à la manière de Saint Charles Borromée qui avait demandé à ses enfants de choeur d'encadrer de leurs cierges jusque chez lui un vieux bonhomme qui n'avait pas rendu grâce! Le vieux bonhomme s'en étonnant, le saint-évêque lui répondit que ces cierges rendaient au Christ l'hommage que lui n'avait pas voulu lui rendre.


Des prières préparatoires à la communion, telles que celles qui existaient dans les Missels d'avant la réforme liturgique, devraient à nouveau être proposée aux fidèles, telles celle-ci, qui vient de la tradition anglicane, et a été acceptée par l'Eglise Catholique en 1983:


Nous n’avons point la présomption, ô miséricordieux Seigneur, de nous approcher de Ton Autel confiants en notre propre justice, mais en Tes multiples et grands pitiés. Nous ne sommes même pas dignes de recueillir les miettes qui tombent de Ton Autel. Mais toi, Tu es le même Seigneur dont la nature est d’être toujours miséricordieux. Accorde-nous donc la grâce, ô Dieu clément, de manger la Chair de Ton bien-aimé fils Jésus-Christ, et de boire Son Sang, de telle manière que nous demeurions pour toujours en Lui, et Lui en nous. Amen. 


Enfin, le sujet qui risque de fâcher le plus, la position de réception du Saint-Sacrement. On oublie trop souvent que l'inventeur (ou en tout cas le ré-introducteur après plus d'un millénaire de désuétude) de ce mode de communion est Jean Calvin, dans le but très avoué de nier toute présence sacramentelle et corporelle du Christ dans l'hostie, tout changement de substance des espèces consacrées. Même Luther, qui croyait en une la consubstantiation, la refusait catégoriquement! Notre Saint-Père est un ardent avocat par ses actes et ses écrits de la communion à genoux. Il faut d'ailleurs mentionner que la réception de la communion dans la main est un indult consentis à quelques pays d'Europe occidentale et d'Amérique, nullement universel, et censé être circonscrit à une période de trente ans. Le révoquer n'y ferait cependant rien, tellement recevoir Jésus dans ses salles pattes est devenu habituel.


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Le bienheureux Padre Pio pratiquait exclusivement la communion à genoux.

 

Ô Jésus-Hostie, inspirez à vos fidèles de toujours vouloir Vous recevoir dans un coeur pur, mieux Vous connaitre, et Vous aimez mieux et plus.


Saint Tarcisius, priez pour nous.

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15 mai 2012 2 15 /05 /mai /2012 22:34

http://i.telegraph.co.uk/multimedia/archive/02219/1-limbo_2219919k.jpg

 

Mihai Marius Mihu, un artiste roumain, a reconstitué les neuf cercles de l'enfer de Dante en légos. Ci-dessus, les limbes. le reste se trouve ici.

 

Décoration entrelacs

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29 avril 2012 7 29 /04 /avril /2012 15:24

Ou la fin de la liberté d’expression en occident ?

 

Actuellement, au Canada, deux personnes sont derrières les barreaux pour l’immense « crime » d’avoir pénétré la zone d’exclusion de 150 mètres autours d’avortoirs et d’y avoir abordé les jeunes femmes y entrant pour tenter de les aider à garder leur enfant.

Il s’agit de Mme Linda Gibbons et de Mlle Mary Wagner. La première retourne sur les lieux de ses « forfaits » immédiatement après avoir purgé sa peine (allant de 40 jours à 8 mois, en comptabilisant la détention provisoire en attente de jugement), et compte, en additionnant ses passages derrières les barreaux, huit ans de prison à son actif. Elle est si bien connue des policiers convoqués afin de l'arrêter (toujours en grand nombre: six au moins) par la direction des avortoirs qu'ils l'appellent par son prénom ! Ses avocats tentent d’obtenir une audition devant la cour suprême du Canada dans l’espoir qu’elle déclare qu’interdire toute manifestation public dans ce rayon de 150 mètres sous peine de prison est inconstitutionnel et attentatoire aux libertés, sans résultats à ce jour.

 

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Mme Linda Gibbons


Mlle Wagner en est seulement à sa seconde condamnation en 2 ans. Elle est allé jusqu’à entrer dans le hall d’un avortoir, poussée par la curiosité. Elle y a également déposé des tracts pro-vie. Cela lui coûte quatre mois de prisons, mais le plus humiliant fut la conduite du juge Ford Cléments lors de son procès. Il semble que ce juge provincial fut incapable de contrôler sa rage, au point qu’il invectiva la prévenue, la traitant de « couarde » parce qu’elle aurait « attaqué des êtres humains » et « causé une détresse psychologique ». Autre morceaux choisis : « Vous avez tort et votre Dieu a tort. Vous méprisez complètement le droit à l’avortement qui existe dans ce pays, selon la Loi vos opinions sont fausses » ; ou encore « Votre détermination à ignorer la Loi est une menace potentielle pour le bien-être de la société, et va mener à un état d’illégalité, peut-être même à l’anarchie ».

 

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Mlle Mary Wagner


1984, ou Le meilleur des mondes ? Il est clair ici que le crime de cette jeune fille est d’être un obstacle au confort moral des bien-pensants : ceux-ci pensent avoir évacué par la porte le problème en décidant qu’un enfant dans le ventre de sa mère n’est pas un être humain, il revient par la fenêtre par le biais de ces dérangeants objecteurs de conscience.

Prions pour nos sœurs emprisonnées derrière les barreaux (elles se trouvent enfermées dans la même maison d'arrêt ce qui leur permet de se porter mutuellement réconfort ainsi qu'aux autres détenues) pour s’être opposées au plus large génocide jamais perpétré. Si Mme Gibbons est protestante, Mlle Wagner est Catholique et a même été postulante en France dans la Communauté St Jean (les « petit-gris »).

 

Sources:

Life Site News: (1) (2)

Catholic Herald

 

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Approximativement 46 millions d'avortements ont lieu dans le monde chaque année.

Ce compteur donne une idée du nombre de petites vies interrompues depuis le 1er Janvier.

Requiem aeternam dona ei Domine et lux perpetua luceat eis.

Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous.

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