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L'humeur d'un cérémoniaire du dimanche... Sujets de fond et sautes de caractère.

Le drapeau tricolore : l’aimer ou le haïr ?

 

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Revenons aux origines : les couleurs du drapeau national ont été acceptées par le Roi Louis XVI le 17 Juillet 1789. C’est la Convention en 1794 qui demanda au peintre David d’en faire un drapeau. C’est depuis lors que ce drapeau est peu aimé (c’est un euphémisme) des royalistes (les seuls vrais, les légitimistes) de par le régime qui l’adopta (un régime régicide et génocide). Par la suite, la République se l’appropria, alors que la plupart des royalistes restaient assez sottement attachés au drapeau blanc. Sottement ? Oui, en effet le drapeau bleu-blanc-rouge est tout autant un emblème de la Maison royale que le drapeau blanc, et également digne de représenter la France.

Premièrement, le drapeau blanc n’est que le drapeau personnel du Roi, il n’a jamais eu la prétention d’être drapeau national. Ce qui pouvait le plus se rapprocher de cette fonction était l’oriflamme, conservé en la basilique St Denis, de gueules semé de flammes d’or.

Un autre argument des contempteurs des couleurs nationales est que les couleurs bleu et rouge sont celles de la ville de Paris, et que c’est le peuple de Paris qui s’est soulevé contre son Roi et l’a conduit au martyr. Il faut cependant remonter un peu plus loin dans l’histoire pour trouver l’origine de la présence de ces couleurs. C’est à une période lointaine, le Haut Moyen-Âge que la corporation des bateliers de Paris a reçu de Hugues Capet (ou de son père Raoul) un privilège leur réservant la navigation sur la Seine. Par gratitude, la corporation a adopté des armes de gueules et d’azur au vaisseau d’argent, l’azur et le gueule étant la couleur de la maison des Robertiens-Capétiens. Par la suite, la corporation devint si puissante qu’elle en vint à contrôler totalement l’administration municipale et à lui donner ses armes, et sa célèbre devise fluctuat nec mergitur.

Ces couleurs furent notamment acceptées par le Dauphin Charles en 1358. En effet, le geste célèbre d’Etienne Marcel, très ambivalent, de placer son chapel bleu et rouge sur la tête du Dauphin signifie tout autant qu’il le met sous sa protection et celle de la municipalité, et qu’il le reconnait pour membre de la Maison de France, destiné à l’Onction Royale et à régner sur ceux qui seront ses sujets. Cette deuxième signification qui parait évidente a au passage été effacée des livres par la République voulant mordicus y voir une soumission du Roi au peuple de Paris et à son prévôt, érigé en représentant de la nation alors qu’il n’était que celui d’un ordre bien déterminé : la fraction bourgeoise du Tiers-état.

Il faut aussi mentionner que les drapeaux des régiments royaux portaient fréquemment ces couleurs, ainsi que les uniformes de la Garde Suisse, qui donna ses hommes jusqu’au dernier pour le salut du Roi.

On voit donc que l’association de ces trois couleurs n’est pas absurde, correspondant en fait à l’union des couleurs de la maison de France avec la couleur personnelle du Roi. Que les couleurs de la maison de France soit les mêmes que celles de la ville de Paris ne fait rien à l’affaire.

Et puis n’est-il pas bon que des couleurs dans lesquelles le peuple se reconnaît figurent aux côtés de celle du Roi sur le drapeau national ? Cela ne contredit pas les principes de l’Ancien Régime qui, quoi qu’on en dise, était fondé sur des Lois Fondamentales, également appelées Constitutions (au pluriel) du Royaume et rendant impossible tout despotisme, la représentation de toutes le composantes de la société auprès du Monarque divinement élu, et la garantie des libertés individuelles coutumières.

S’il faut regretter que ce bel emblème soit associé dans les esprits aux grands massacres révolutionnaires, et à cet affreux tableau de David où l’on voit une hétaïre parisienne guidant le peuple vers sa déchéance, ce n’est pas une raison suffisante pour méconnaître son origine qui n’a rien de condamnable.

Enfin, l’Église a sanctifié ce drapeau en apposant dessus le Sacré-Cœur de Jésus, créant ce qui est communément appelé un « ESF », initiales de la devise qui y est brodée « Sacré-Cœur de Jésus, Espoir et Salut de la France ». Les enfants de France sont morts pour lui, de Verdun à Dien Bien Phu. Ne serait-ce qu’en souvenir de ce sang versé, écho profane à celui qui coule du Sacré-Cœur, nous devons l’aimer et le respecter.

 

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Qu’en est-il aujourd’hui du drapeau national ? Il est indiscuté et indiscutable qu’il a une grande place dans le cœur de la plupart des français, qui s’identifient à lui. Il est connu dans le monde entier : c’est lui que les étudiants de la place Tian An Men brandissent en 1989 comme symbole de liberté. On peut se dire qu’il n’est pas menacé, étant protégé légalement par l’Article 433-5-1 du Code pénal :

« Le fait, au cours d'une manifestation organisée ou réglementée par les autorités publiques, d'outrager publiquement l'hymne national ou le drapeau tricolore est puni de 7 500 euros d'amende.

Lorsqu'il est commis en réunion, cet outrage est puni de six mois d'emprisonnement et de 7 500 euros d'amende. »

Seulement voilà, un large partie de nos élites, qu’elles soient politique, culturelle, judiciaire ou sportive méprisent profondément la nation qui leur a donné le jour, et son drapeau ne fait pas exception à la règle. Certes, devant la vindicte populaire, les gouvernants prennent des mesures comme l’introduction de ce délit d’outrage au drapeau, louent le drapeau, chantent le drapeau, encensent le drapeau, dansent le drapeau sans qu’il soit pour eux autre chose qu’un chiffon bleu, blanc, rouge, tient, les mêmes couleurs que leurs torchons. Ces gens qui vivent en apatride dans leur propre pays nous ont donné hier un exemple lumineux de l’estime en lequel les couleurs nationales sont tenues : les brûler mérite une sanction d’un euro d’amende, et de deux-cent-quinze de dommage et intérêts. Percer un préservatif géant, mille d’amende et huit-mille de dommages et intérêts. Sans commentaire.

 

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