L'humeur d'un cérémoniaire du dimanche... Sujets de fond et sautes de caractère.
Un triste incident s'étant déroulé en Corée-du-Sud vient nous rappeler l'importance que nous devons accorder à l'Eucharistie. Banalisée par des décennies de communion dans la main, de flou artistique dans l'enseignement catéchétique, et de "pastorale de l'accueil", le Saint Sacrement est méconnu des Catholiques.
L'Abbé Mun, projeté sur le sol par la police-antiémeute alors qu'il célébrait la Messe, tente de remettre dans la patène un fragment d'hostie qui est tombé sur le sol et a été piétiné par un gendarme.
Face à ce mouvement qui a répandu chez de nombreux pratiquants de fait le sentiment que la présence du Christ dans l'hostie consacrée n'est que symbolique, que faire?
Tout d'abord, il importe de prêcher sans cesse sur la doctrine de l'Eucharistie, en n'ayant pas peur de parler de "transsubstantiation", et d'expliquer ce terme. Il faut être également beaucoup plus clair sur les prédispositions nécessaires à recevoir la communion: on n'entend guère dire dans nos paroisses qu'il faut s'être confessé et être en état de grâce pour communier. Pire, quand la communion est refusée comme cela est arrivé aux Pays-Bas ou aux Etats-Unis l'année passée, cela fait un pataquès monstre, et bien souvent l'Eglise capitule en rase campagne, voire même sanctionne le Prêtre "coupable". Donc, non seulement il faut expliquer à nos propres coreligionnaires la vraie signification de l'Eucharistie, mais également à ceux qui ne partagent pas notre Foi, afin d'éviter le plus possible de se faire taxer d'intolérance (même si les militants anti-Chrétiens ne sont, il est vrai, guère sensibles aux raisonnements rationnels).
Mais au-delà du discours intellectuel, il faut aussi faire montre au monde de la fierté que nous avons d'être l'Eglise du Pain de Vie, et de l'immense adoration que nous avons pour le Saint-Sacrement. Respectons les orientations liturgiques des documents issus du Vatican (cessons par exemple de se servir de récipients de verre comme de calices). Les ostensions solennelle du Saint-Sacrement tombées en désuétude depuis longtemps dans les paroisses françaises doivent reprendre de toute urgence (et pas à la manière de la fougasse consacrée et plantée sur une pique à Linz en 2009). D'autre part, pourquoi le congrès eucharistique ne serait-il qu'un évènement quadriennal et international? Il serait très bon qu'à des intervalles plus rapprochés aient lieu des congrès locaux à échelle diocésaine, provinciale, voire nationale.
Il serait également bon que soient encouragées les visites au Saint-Sacrement telles que préconisées par Saint Alphonse de Liguori, et l'action de grâce pour la Communion reçue après la Messe vigoureusement recommandée, à la manière de Saint Charles Borromée qui avait demandé à ses enfants de choeur d'encadrer de leurs cierges jusque chez lui un vieux bonhomme qui n'avait pas rendu grâce! Le vieux bonhomme s'en étonnant, le saint-évêque lui répondit que ces cierges rendaient au Christ l'hommage que lui n'avait pas voulu lui rendre.
Des prières préparatoires à la communion, telles que celles qui existaient dans les Missels d'avant la réforme liturgique, devraient à nouveau être proposée aux fidèles, telles celle-ci, qui vient de la tradition anglicane, et a été acceptée par l'Eglise Catholique en 1983:
Nous n’avons point la présomption, ô miséricordieux Seigneur, de nous approcher de Ton Autel confiants en notre propre justice, mais en Tes multiples et grands pitiés. Nous ne sommes même pas dignes de recueillir les miettes qui tombent de Ton Autel. Mais toi, Tu es le même Seigneur dont la nature est d’être toujours miséricordieux. Accorde-nous donc la grâce, ô Dieu clément, de manger la Chair de Ton bien-aimé fils Jésus-Christ, et de boire Son Sang, de telle manière que nous demeurions pour toujours en Lui, et Lui en nous. Amen.
Enfin, le sujet qui risque de fâcher le plus, la position de réception du Saint-Sacrement. On oublie trop souvent que l'inventeur (ou en tout cas le ré-introducteur après plus d'un millénaire de désuétude) de ce mode de communion est Jean Calvin, dans le but très avoué de nier toute présence sacramentelle et corporelle du Christ dans l'hostie, tout changement de substance des espèces consacrées. Même Luther, qui croyait en une la consubstantiation, la refusait catégoriquement! Notre Saint-Père est un ardent avocat par ses actes et ses écrits de la communion à genoux. Il faut d'ailleurs mentionner que la réception de la communion dans la main est un indult consentis à quelques pays d'Europe occidentale et d'Amérique, nullement universel, et censé être circonscrit à une période de trente ans. Le révoquer n'y ferait cependant rien, tellement recevoir Jésus dans ses salles pattes est devenu habituel.
Le bienheureux Padre Pio pratiquait exclusivement la communion à genoux.
Ô Jésus-Hostie, inspirez à vos fidèles de toujours vouloir Vous recevoir dans un coeur pur, mieux Vous connaitre, et Vous aimez mieux et plus.
Saint Tarcisius, priez pour nous.